Mes vœux 2010 voulaient nous inviter à la reprise progressive du bon sens relationnel : saluer, demander, remercier ! Cela ne suffit pas. Dans nos organisations et tout spécialement en France, l’autorité du groupe qu’elle s’exerce en entreprise, dans un établissement ou un service, gagnerait grandement à être réhabilitée.
Le français a un rapport historique à l’autorité qui n’est pas dénué d’ambiguïtés.
Les dirigeants ont un avis tranché à son sujet sur le rôle de l’école. La génération Y confronte l’entreprise. Les politiques s’en emparent…
L’autorité subit deux excès inverses : soit elle n’est pas assumée, soit elle est pervertie…
Nos interventions en entreprise, constituent toujours un tournant pour les équipes. Puisqu’il y a successivement 3 types de contrats qui s’élaborent entre le dirigeant et son équipe. Le contrat de vision et le contrat de mission, qui sont données par le dirigeant. Le contrat de coopération qui est à construire entre l’équipe et son dirigeant.
C’est dans ce cadre là que l’autorité du groupe fait pleinement son office. La réhabilitation de l’autorité, c’est oser poser un véritable contrat de vision et la partager à son équipe ; c’est oser modifier les missions pour qu’elles tiennent compte des éléments nouveaux de l’environnement. Dans notre époque d’évolutions économiques, il est urgent de redéfinir les missions de chacun pour que l’organisation réponde dans l’ordre à la pression extérieure (banques, concurrents, fournisseurs, …). C’est réhabiliter l’autorité que de placer à cet endroit ce qui la fonde : créer une juste réponse à la pression qui vient de l’extérieur. C’est par une réponse adaptée et pertinente que l’entreprise s’en sort. C’est pour cela que les marins respectent l’autorité du Capitaine !
Pourtant la réhabilitation de l’autorité n’est pas que cela. Elle passe par le contrat de coopération. Là, c’est plus subtil. Il convient pour l’autorité du groupe de réussir à créer les conditions de la coopération. Celle-ci ne se décrète pas. Si elle est au service de l’atteinte des objectifs, elle nécessite que l’autorité se fasse écoute, et sache négocier avec l’interne. La confiance qui va se produire à l’intersection entre le respect des besoins individuels et des besoins collectifs, produit on le sait la valeur ajoutée de l’entreprise.
Nous reviendrons toute l’année 2010 sur ces questions. Au cours de conférences à la CCI, à la Maison de l’entreprise, à l’ESC, ou devant des clubs d’entreprise. L’enjeu est de taille pour nombre d’entreprises : prendre les moyens aujourd’hui d’exister demain.