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Suicides en lien avec le travail

Le suicide est un acte de désespérance qui traduit que de son point de vue, la personne n'avait plus, au moment de son geste, d'autres choix que celui-ci. Décision qui peut s'apparenter à l'exercice d'une liberté, mais en fait l'absence de choix de la personne au moment fatal montre bien que la liberté n'est plus vraiment là. Le sujet qui est amplifié médiatiquement montre que la société, qui a toujours considéré que la question était tabou, en vient maintenant à ne plus tolérer les raisons qui ont pu pousser l'homme ou la femme, à mettre fin à ses jours pour une raison liée au travail.
Le généticien Axel Kahn est venu à Dijon parler d'euthanasie, mais indirectement il nous éclaira quant à ce qui se produit dans nos entreprises lorsqu'il y a tentative de suicide ou suicide. 
 
Déjà Christophe DEJOURS l'inventeur de la Psychodynamique du Travail avait décrit avec le film "Ils n'en mourraient pas tous, mais étaient tous touchés". Nous étions nombreux préventeurs dans la salle de l'Eldorado pour essayer de comprendre le chemin difficile des hommes et des femmes qui ont concernés dans leur être par la souffrance au travail. 
 
Nous restons humbles quant à nos capacités d'action dans un contexte de travail particulièrement dégradé. Pourtant dans de nombreuses entreprises des démarches de prévention, permettent de faciliter la parole des uns et des autres. J'aimerais avoir vos remarques quant à mon propos.
 
 
Rédigé le  19 oct. 2009 17:01  -  Lien permanent

Commentaires

J’ai un peu de mal à faire le lien entre le suicide d’une personne en bonne santé et l’euthanasie. En effet, pour celui dont l’issue est connue et certaine, le suicide peut être un choix, une liberté. La mort est déjà là, elle « traverse » déjà la personne. Le suicide « euthanasique » est un acte volontaire, qui a un but (écourter la souffrance, ne plus être une charge….) .
Pour celui qui est devant l’absence d’issue, qui se trouve nez contre mur, sans pouvoir se retourner, la tentative de suicide survient à la suite d’une pulsion de mort. Cette pulsion – plutôt rare chez les individus en cause - est bien liée à la situation, une situation dont on ne peut percevoir l’issue. Le suicide n’est alors plus un choix, ni un acte de désespérance. Il est là, de façon presque naturelle, comme un acte de démence. C’est comme cela que je le perçois, pour l’avoir vécu.
Si certaines tentatives de suicide sont des appels au secours, comme celui d’ adolescents fragiles, la pulsion de mort des « suicidés du travail » me paraît d’une nature toute particulière, en ce qu’elle touche des personnes « normales », sans déséquilibre psychique dans une situation saine.

ASUIVRE
Publié par : Isabelle FAYE CRETIN - 5 nov. 2009 11:07
SUITEN°1 DU COMMENTAIRE
Devons-nous nous déclarer impuissants devant une telle hémorragie ? Devons-nous nous contenter de nous reporter aux sacro saintes statistiques, qui « diraient » que le taux de suicide des employés de Telecom est conforme à la moyenne nationale ? Voici quelques voies de réflexion :
1. Quand vous interrogez des managers, beaucoup pensent que le management ne s’apprend pas. C’est une disposition naturelle des « gagnants ». La formation des managers se limite dans les écoles à la gestion des affaires et des hommes, en tant que facteurs de production.
La formation des managers au management des hommes reste terriblement pauvre, tant en école, qu’en formation continue.

2. Les psychologues sont-ils en France formés pour cette situation ? Peuvent-ils détecter le moment où la personne dépourvue d’un environnement rassurant, remise en cause dans toutes ses capacités, en vient à remettre en cause son identité, et son existence même ? Peuvent-ils anticiper l’apparition d’une pulsion de mort chez ces personnes ? A partir de quelle dose d’humiliation ressentie va-t-elle apparaître et prendre le dessus sur la raison? Une plus grande formation des psychologues aux situations « ordinaires » de travail me parait une voie d’action. Cela existe dans la police, cela commence à exister dans l’enseignement. Je n’ai jamais rencontré de tels « spécialistes » en entreprise, ou les organisations professionnelles !
Publié par : Isabelle FAYE CRETIN - 5 nov. 2009 11:10
SUITE N°2
J’ai en mémoire une initiative de l’Alaska: Du fait d’un climat propice à la neurasthénie, (les journées humides d’hiver durent 5 à 6 heures) le taux de suicide des jeunes était très élevé. Les professeurs et encadrants des écoles ont été formés à la détection des comportements à risque. Ils ont obligation de d’envoyer les jeunes détectés dans un organisme spécialisé. Le jeune n’a pas le choix: il n’est réintégré que sur avis du psychologue. Les psychologues savent parler aux jeunes, qui dans leur majorité ont une perception positive de cette disposition. Grâce à cette initiative, le taux de suicide a vite dégringolé.

CONCLUSION DE CE BILLET : La prévention des suicides liés aux situations d’entreprise est possible.
Elle me paraît passer par deux voies :
- Une meilleure formation des managers
- Un usage intelligent de psychologues spécialement formés.
Publié par : Isabelle FAYE CRETIN - 5 nov. 2009 11:13

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